Qu’est-ce qu’un effluent et comment les traiter ?

Catégorie : Entreprise

Effluent : Définition

Un effluent désigne le fluide résiduaire d’origine industrielle, issu du secteur de l’agroalimentaire, de la chimie et pétrochimie, de la métallurgie, du secteur pharmaceutique ou cosmétique, mais aussi de l’industrie minière de l’aéronautique, automobile ou du transport ferroviaire. Pour les rejets domestiques, l’épuration des eaux usées est nécessaire. Mais l’extrême diversité des eaux résiduaires industrielles (ERI) nécessite une intervention propre à chaque type d’industrie via des procédés spécifiques.

Les différents types d’effluents

Quatre grandes catégories de rejet peuvent être distinguées dans l’industrie :

  • Les effluents de fabrication

La plupart des procédés industriels engendrent des rejets polluants qui proviennent du contact de l’eau avec des gaz, liquides ou solides. Ces rejets sont soit continus, soit discontinus. La présence de bassins d’homogénéisation est donc indispensable.

  • Les effluents particuliers

Certains effluents sont susceptibles d’être ségrégés afin de subir un traitement spécifique. La récupération de matières premières et/ou d’eau en fabrication est alors possible. Dans un second cas, ces effluents sont dirigés vers un bassin de stockage pour être réinjectés à débit pondéré dans le circuit de traitement, après avoir subi au besoin un prétraitement. C’est le cas des bains de décapage et galvanoplastie ; soudes usées ; eaux ammoniacales de cokerie ; condensats de papeterie, « eaux mères » des industries agroalimentaires et chimiques ; rejets toxiques et rejets concentrés.

  • Les effluents des machines

Ce sont les fluides qui découlent des cuves et tuyauteries comme les eaux de vannes, les eaux de chaufferie comme les purges de chaudière ou de réfrigération, ou encore les boues du traitement des eaux d’appoint.

  • Les rejets occasionnels

Il s’agit de tout fluide qui survient suite à une fuite accidentelle de produits lors de la manutention ou du stockage des eaux de lavage de sols ou d’outils de production par exemple ; mais aussi des eaux polluées.

Pourquoi faut-il assurer un traitement des effluents industriels ?

Selon le secteur industriel, les effluents peuvent être de différente nature. Ce peut être des eaux usées, mais aussi des huiles, des hydrocarbures, des polluants organiques (colorants, détergents, dérivés nitrés ou dérivés chlorés), des métaux ou des acides minéraux (acides chlorhydrique, nitrique, sulfurique…). Aussi, tous ces éléments ne réagissent pas de la même manière. Il faut séparer les matières flottantes (graisses, hydrocarbures aliphatiques, goudrons, huiles organiques, résines…) des matières en suspension (sables, oxydes, hydroxydes, pigments, soufre colloïdal, latex, fibres, adjuvants de filtration…). Or, ces effluents peuvent avoir des impacts non négligeables sur l’environnement et sur la santé publique.

Le traitement des eaux usées est donc crucial car il permet aux industries de s’assurer que leur activité ne porte pas atteinte au milieu naturel. La particularité des rejets industriels est leur diversité. Il est donc nécessaire d’adapter les procédés de traitement à chaque industrie.

Le traitement de ces effluents répond à un cadre juridique strict. L’exploitant doit s’assurer du bon fonctionnement de ses matériels d’analyse en faisant effectuer périodiquement ses mesures par un organisme extérieur compétent. L’inspecteur des installations classées peut également procéder à des contrôles inopinés des rejets par un organisme indépendant.

Mais au-delà du respect pur des normes et règlements, il est conseillé à toute entreprise d’optimiser son installation afin de réduire ses coûts de fonctionnement. Parfois les résidus de dégradation des eaux demandent un traitement très coûteux : c’est le cas de l’élimination des boues issues du traitement des effluents qui représente une part importante du budget consacré à l’environnement. Il est possible de sous-traiter cette gestion à une société spécialisée qui proposera diverses technologies disponibles comme les procédés physico-chimiques, l’évapo-concentration, la centrifugation, le traitement membranaire ou l’épuration biologique.

Quel traitement pour les effluents industriels ?

Ces résidus industriels peuvent être considérés comme des déchets à traiter ou bien comme de nouvelles ressources. C’est le principe du recyclage. En effet, un certain traitement des effluents peut permettre de les revaloriser.

Il est par exemple possible de récupérer l’huile lors de la phase graisseuse des effluents via l’utilisation d’une cuve intégrant un séparateur lamellaire. Ce procédé engendre une diminution de la charge organique de l’effluent et une valorisation tarifaire des huiles par reprise d’un prestataire.

Il est aussi commun d’optimiser des solutions de nettoyage en place (NEP) via un procédé physico-chimique : l’essentiel de la pollution des solutions de nettoyage est retiré et permet une réutilisation de ces solutions dans le cycle de nettoyage. Autre valorisation : le réchauffage des bassins de la station d’épuration. En récupérant l’énergie dans les buées secondaires de procédés, il est possible de maintenir la station d’épuration à une température permettant son efficacité épuratoire maximale. Les industries agroalimentaires ont longtemps dirigé leurs effluents chargés en graisses vers les filières d’épandage. La pratique touche cependant assez vite ses limites avec les contraintes réglementaires et les réticences des riverains. Aujourd’hui émergent deux filières permettant de mieux valoriser ces boues : la méthanisation ou le compostage.